Site institutionnel du Haut-Commissariat au Plan du Royaume du Maroc

Les Brefs du Plan N° 22 - 30 Janvier 2023




Les migrants ruraux au Maroc :
une confirmation de la féminisation de l’exode et une sélection des jeunes les plus entreprenants

Considéré comme une problématique majeure de développement et d’urbanisation, l’exode rural récent
demeure une question relativement moins documentée en raison notamment de l’insuffisance de données empiriques couvrant l’ensemble du territoire du Maroc. Or, ce mouvement de population peut être appréhendé par le RGPH de 2014, en particulier en comparant le lieu de résidence actuel avec le lieu de résidence précédent.

Cette note s’intéresse à la population qui a quitté le milieu rural pour résider en milieu urbain entre 2009 et 2014. Le choix de cette période permet d’éviter partiellement le biais introduit par le changement du découpage administratif, d’une part, et l’effet de mémoire, d’autre part.

L’exode rural s’élève à près de 152 000 personnes annuellement
Au Maroc, l’effectif total des personnes qui ont quitté les communes rurales pour s’installer dans les villes entre 2009 et 2014 s’élève à 760 000 personnes, soit un flux moyen de 152 000 migrants par an. Cet exode rural représente près de 20,7 % de l’ensemble de la population migrante interne et 1,1 % de la population rurale du Maroc en 2014.

Force est de constater que la contribution de l’exode rural à l’accroissement démographique des villes est en baisse. Estimée approximativement à 43 % entre 1971 et 1982, 40 % entre 1982 et 1994 et 35 % entre 1994 et 2004, cette contribution s’établit à 33 % sur la période 2004-2014.

La baisse du poids de l’exode rural dans l’accroissement démographique urbain peut être expliquée par la rétention relative exercée par la campagne sur ses populations grâce aux efforts de développement du monde rural, notamment dans les domaines de l’électrification, de l’alimentation en eau potable, de la construction d’écoles et du désenclavement par le développement du réseau routier.

En outre, le développement des moyens de communication et de transport et la diffusion de l’information véhiculée par les médias (télévision par satellite, radio, téléphone…) sont devenus, également, des facteurs importants de rétention des ruraux dans les campagnes, agissant à l’inverse de
l’attractivité séculaire des villes.

Ceci étant, le milieu urbain continue de gagner de plus en plus d’espace aux dépens du milieu rural à travers la multiplication du nombre des villes et des centres urbains et du fait de l’extension de leurs périmètres.

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Rédigé le Mercredi 1 Février 2023 à 09:29 |

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