Les Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH) réalisés au Maroc constituent une source de données essentielle pour l’étude de la mobilité interne et l’évaluation de son intensité. Le RGPH de 2024, fondé sur la technique d’observation rétrospective, a permis de collecter des informations détaillées sur les déplacements de la population, notamment: le lieu de naissance, le lieu de résidence antérieure, le lieu de résidence au 1er septembre 2024 et la durée de résidence.
Cependant, parmi l’ensemble des déplacements observés, seuls certains présentent le caractère de migration. Pour distinguer les migrations véritables des déplacements temporaires ou des simples changements de domicile à l’intérieur d’une même commune, deux critères ont été retenus :
• Le critère de la durée, qui découle de la définition de la résidence adoptée dans le RGPH : Une personne est considérée comme résidente si elle vit depuis plus de six mois dans le ménage, ou moins, mais avec l’intention d’y résider au moins six mois.
• Le critère géographique, selon lequel seules sont considérées comme migrations les mobilités impliquant un changement de commune.
L’approche adoptée par le RGPH permet toutefois d’étudier la migration selon différents niveaux territoriaux : milieu (urbain/rural), région, province/préfecture et commune. En effet, tout déplacement d’un individu d’une commune vers une autre, d’une province/préfecture vers une autre, d’une région vers une autre, ou d’un autre pays vers le Maroc, pour un séjour d’au moins six mois )ou de moins de six mois avec l’intention d’y résider pendant cette durée(, est considéré comme une migration.
Selon cette approche, la commune, la province/ préfecture et la région constituent les référentiels de mesure de la migration. Cela permet d’analyser la migration intercommunale, la migration intra- provinciale et interprovinciale, la migration intra régionale et interrégionale, ainsi que les flux migratoires selon le milieu de résidence.
Dans la présente note, l’analyse adoptera la commune comme référentiel principal pour l’étude de la migration interne, et considérera la migration internationale comme tout échange de population entre le Maroc et le reste du monde. Elle portera sur les flux migratoires entre milieux ainsi que sur les migrations interrégionales, afin de :
• déterminer le volume, le statut et le bilan migratoire de la population;
• dresser la matrice des flux migratoires, mettant en évidence les principales régions d’attraction et de répulsion ;
• et établir le bilan migratoire des différentes régions du pays.
