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Note de conjoncture du troisième trimestre 2022 et perspectives pour le quatrième trimestre




L’activité économique nationale aurait progressé de 1,8% au troisième trimestre 2022, au lieu de 2% au trimestre précédent, dans un contexte de repli de 15,2% de la valeur ajoutée agricole. Hors agriculture, l’activité aurait légèrement ralenti, affichant un accroissement de 3,7%, au lieu de 4,2% un trimestre plus tôt, attribuable, en grande partie, à la décélération de la valeur ajoutée des branches secondaires. Au quatrième trimestre 2022, la baisse de la valeur ajoutée agricole atteindrait -15,8%, en rythme annuel. Cependant, avec une hausse de l’activité hors agriculture de 3,3%, la croissance de l’économie nationale s’établirait à +1,4% au quatrième trimestre 2022.

Ralentissement de l’activité mondiale au troisième trimestre 2022
L’économie mondiale aurait poursuivi son ralentissement au troisième trimestre 2022, dans un contexte marqué par l’accumulation des effets des chocs liés à la guerre en Ukraine, à la diffusion des pressions inflationnistes et au resserrement général des conditions financières et monétaires. Les ruptures intermittentes des livraisons du gaz russe auraient intensifié la crise énergétique européenne et la baisse de la parité euro/dollar aurait alimenté la hausse des prix.Les dernières enquêtes de conjoncture confirment un affaiblissement de l'activité dans le secteur manufacturier de nombreuses économies, notamment dans la zone euro. Le PMI manufacturier mondial se serait situé en août 2022 à son plus bas niveau depuis plus de deux ans. La même tendance aurait caractérisé le secteur des services, notamment aux États-Unis. En Chine, la dynamique de la croissance se serait tempérée face au maintien de la politique zéro-Covid, aux effets de la sécheresse et à la crise du secteur immobilier.

Dans ces conditions, le commerce international de biensse serait modéré au troisième trimestre 2022, mais lademande étrangère adressée au Maroc pour les biens aurait fait preuve de résilience, affichant une hausse de 4,3%, au lieu de +7,3% au cours de la même période de l’année passée.

Sur le marché des matières premières, les prix se seraient maintenus à un niveau élevé au troisième trimestre 2022, malgré une légère détente observée lors des mois de juillet et août 2022. Le cours du Brent aurait atteint 99,2$/baril, en moyenne, au troisième trimestre 2022, au lieu de 112,7$/baril un trimestre plus tôt, mais se serait inscrit en hausse de 36%en glissement annuel. Celui du gaz naturel Europe, soutenu par les craintes liées aux difficultés d’approvisionnement, se serait établi à 60$/mmbtu, au lieu de 17$/mmbtu un an plus tôt. Les cours des produits agricoles auraient, pour leur part, connu une légère accalmie, affichant une hausse de 8,5%, après+21,4% au deuxième trimestre 2022. Dans ces conditions et malgré des prémices d’apaisement des tensions inflationnistes, le taux d'inflation aurait atteint+9,1% en zone euro et +8,3% aux Etats-Unis en août 2022et se serait situé à +8,7% au Brésil, +7% en Inde et +2,5% en Chine.

Le marché de change mondial aurait été caractérisé, au troisième trimestre 2022, par le renforcement de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar. Au cours des deux dernières années, la devise européenne s’est progressivement dépréciée par rapport au dollar, s’établissant à 1,01 dollar en août 2022, au lieu de 1,21 dollar en janvier 2021. La livre sterling aurait, pour sa part, perdu 28% face au dollar depuis six ans. 

Poursuite de l’amélioration des échanges extérieurs nationaux sur fond de renchérissement des prix
Au troisième trimestre 2022, les volumes des exportations et des importations nationales de biens et services auraient affiché des hausses de 20,1% et 21,9% respectivement, en variations annuelles. 
En valeur, la hausse des exportations de biens de 24,4% en variation annuelle aurait résulté, principalement, d ’un effet-prix positif à l’export et, dans une moindre mesure, d’une demande extérieure adressée au Maroc relativement résiliente. Les exportations des phosphates et de leurs dérivés, notamment les engrais naturels et chimiques, auraient contribué pour 10,2 points à l’accroissement des exportations globales, profitant du renchérissement des cours mondiaux du phosphate brut, du DAP et du TSP respectivement de 134%, 23% et 28%, en variations annuelles. Hors phosphates et dérivés, les exportations auraient été soutenues par les ventes de l’automobile dans ses segments construction et câblage, de l’aéronautique, des produits des industries électriques et électroniques, des produits agricoles et agro-alimentaires.

Les importations de biens, en hausse de 46,5%, auraient, pour leur part, continué de subir les effets du renchérissement des prix à l’import. La facture énergétique, alimentée par l’accroissement des importations des gasoils et fuels, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, aurait contribué pour 33,7 points à la hausse des importations globales. La facture alimentaire aurait, quant à elle, été davantage alourdie par les achats des céréales, des tourteaux et des produits laitiers, consécutivement à la mauvaise campagne agricole 2021/2022. Hors énergie et alimentation, les importations auraient été sous-tendues par celles des demi-produits notamment l’ammoniac et les matières plastiques, des produits bruts en particulier les soufres bruts et non raffinés, des biens d’équipement industriel et, dans une moindre mesure, des biens de consommation.

La hausse plus significative des importations de biens, en valeur, par rapport aux exportations aurait accentué le déficit de la balance commerciale des biens et engendré un recul du taux de couverture au troisième trimestre 2022 de 9,2 points, par rapport à la même période de 2021, pour atteindre 51,5%.

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Rédigé le Jeudi 6 Octobre 2022 à 13:10 modifié le Samedi 8 Octobre 2022

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